Stratégie – le pouvoir

Pouvoir : Autorité, puissance que détient une personne, moyens d’action de quelqu’un sur quelqu’un ou sur quelque chose.

En tant qu’abolitionnistes, notre objectif est de renverser un pouvoir injuste qui nuit aux êtres sentients. Cet objectif peut et doit être atteint, mais nous ne pouvons nous contenter de l’espérer. Nous devons agir efficacement en ce sens. La première étape est de comprendre le fonctionnement du pouvoir afin de mieux cerner les forces et les faiblesses de nos adversaires.

LES SOURCES DE POUVOIR

L’idée du pouvoir comme résultant uniquement d’une supériorité armée engage la majorité de la population à la passivité, mais elle est surtout erronée. Le pouvoir est variable et dépend du degré de contrôle sur un certain nombre de piliers.

ON EN COMPTE SIX

  1. L’autorité (ou légitimité : la ou le bénéficiaire est perçu·e et accepté·e, comme supérieur·e par la population de manière volontaire) ;
  2. Les ressources humaines (personnes qui obéissent ou coopèrent) ;
  3. Les compétences et les connaissances (qui viennent satisfaire des besoins dès qu’ils se présentent) ;
  4. Les facteurs intangibles (psychologiques et idéologiques) ;
  5. Les ressources matérielles (biens, ressources financières, moyens de communication et de transport, etc.) ;
  6. Les sanctions (punition ou prévention des actes de désobéissance).

CONTRÔLER LE POUVOIR DE L’ADVERSAIRE

Pour challenger le pouvoir établi, il faut prendre le contrôle sur ces différents piliers et/ou les soustraire à l’adversaire. On peut pour cela utiliser plusieurs leviers :

  • La volonté de la population ;
  • La force relative des organisations et institutions indépendantes ;
  • La capacité de la population à refuser de consentir ou de coopérer, par des actions concrètes.

COMPRENDRE L’OBÉISSANCE

L’obéissance et la coopération d’une partie de la population constituent la base pour en diriger l’ensemble. Pour désamorcer cette soumission, il faut comprendre les raisons pour lesquelles les personnes obéissent. Elles sont multiples et parfois liées :

  • L’habitude ;
  • La peur des sanctions ;
  • L’obligation morale ;
  • L’intérêt personnel ;
  • L’identification psychologique avec la ou le dirigeant·e ;
  • L’indifférence ;
  • L’absence de confiance en soi permettant de désobéir.