1) Le sentientisme pour horizon
Le Projet Méduses est né d’une vision : créer une société dans laquelle sont pris en compte les intérêts de tous les êtres sentients, c’est-à-dire ceux qui ont la capacité de ressentir souffrance et plaisir, qu’ils soient humains ou non.
Favoriser les expériences positives et minimiser les expériences négatives de chacun·e, au-delà de critères arbitraires tels que l’espèce, la couleur de peau, l’orientation sexuelle, l’apparence physique, etc., telle est notre volonté. Convergente, notre vision prend donc en compte toutes les luttes sociales.
2) La pensée critique pour impulsion
Notre représentation du monde est l’effet de multiples facteurs. De façon souvent inconsciente, nous établissons des raccourcis de pensée. Ces derniers permettent d’évoluer dans un environnement trop complexe pour être appréhendé dans toutes ses nuances. Ils peuvent cependant mener à des grilles de lecture trompeuses.
Pour limiter les jugements erronés, il nous paraît essentiel d’interroger les croyances infondées, d’analyser les informations qui nous parviennent et de questionner les dogmes par une démarche sceptique, à l’aide de méthodologies de réflexion adaptées.
Identifier et lutter contre les informations fallacieuses, les discours publicitaires ou mensongers et les dérives sectaires nous semble incontournable.
3) La bienveillance pour engagement
Si nous nous engageons, c’est parce que nous voulons rendre ce monde plus juste. Mais lutter est difficile : au contact de la réalité du monde, notre moral, notre énergie et notre détermination peuvent faiblir. Parce que toute lutte a besoin de solidarité et d’entraide pour avancer et se consolider, nous prenons l’engagement de militer avec bienveillance et indulgence.
Nous reconnaissons les déterminismes sociaux et la réalité matérielle de chacun·e. Nous encourageons donc un militantisme qui lutte contre les mécanismes compétitifs et respecte la dimension affective ainsi que la santé physique et mentale des personnes.
4) La réflexion stratégique pour moteur
Nous visons l’efficience : c’est-à-dire la réalisation de nos objectifs avec un minimum de ressources, en évitant notamment l’action pour l’action et la confusion entre la fin et les moyens.
Notre action ne cible pas les individus mais les dynamiques structurelles. Nous sommes donc un collectif non-violent qui s’attache à la prise en compte des risques encourus afin de garantir la sécurité de tou·te·s. De fait, nous refusons également de proférer toute agression verbale ou de porter atteinte à l’intégrité physique des individus sentients.
Notre démarche se veut auto-améliorative : nous souhaitons que toute action soit portée par une réflexion, puis étudiée sous un angle critique afin de tirer un enseignement de chacune de nos expériences.
5) L’éducation populaire pour mode opératoire
Parce que le manque de formation nuit à l’ensemble des mouvements de justice sociale, nous pensons qu’il est crucial de vulgariser les connaissances pour les rendre plus accessibles. S’opposer au maintien d’une élite qui détiendrait à elle seule le savoir ; favoriser l’autonomie et l’émancipation intellectuelles, tels sont les objectifs des initiatives d’éducation populaire dispensées au sein du collectif.
Parce que lutter ne s’improvise pas.